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9 juin 2013 7 09 /06 /juin /2013 19:30

sandra 

 

Il y a des larmes quand la chanteuse de Mayahuel entonne sur le podium Mexico Lindo y Querido. Des mexicaines mariées à des français, aux enfants métis, installées dans la vie professionnelle et sociale, rayonnantes, éprouvent soudain une bouffée de nostalgie et d’amour à l’évocation de leur patrie. Nul n’en parle et elles s’adaptent courageusement. Mais l’éloignement, la distance, l’absence, doit peser certains jours. La famille, la musique de la langue, la façon d’être des leurs, manquent inévitablement.

« Les petits s’adaptent mieux », dit Stéphane époux français de Pati. Parents de trois enfants ils ont quitté le Mexique pour donner aux enfants des bases d'éducation française.

La communauté mexicaine régionale n’a pas de problèmes économiques majeurs. Il reste donc à se faire à un nouveau pays. De nouveaux voisins qui n’ont pas le même comportement, la même imagination que ses compatriotes.

On parle rarement des différences d’imaginaires qui ont forgé celui des peuples et des individus.

transmis

L’histoire, la géographie, la nourriture, le climat « le soleil manque, la chaleur ! ». La théorie des climats de Montesquieu est peut-être toujours d’actualité.


Alors une fois par an, que Pati, Estrella, Yareth, Elba, Sandra, Mauricio, Moises, Gerardo, et tous les autres se retrouvent au stand du Consulat Honoraire de Mexico, pour se retremper aux accents de la langue maternelle, partager l’humour, écouter les mêmes chansons.

« C’est touristique ! répond une jeune femme à son compagnon qui a très envie d’y faire un détour.

Certes les joyeuses danses folkloriques de Mayahuel , très présente association de St Fons, ses costumes superbes, appartiennent au patrimoine du folklore. Réservé désormais à la scène.  Le célébrissime ballet folklorique de Mexico en est le fleuron là-bas.

Mais la Piñata se pratique encore dans les familles avant Noël. Et réjouit toujours les enfants.

- Pas seulement touristique, dis-je ! Il y a là des personnes de chair et d’os, bien réelles, avec leurs sensibilité, leurs luttes, leur histoire.


cruz


Le Maestro Francisco Benitez de La Cruz qui initie les enfants et leurs mères aux croix de laine représente un peuple engagé dans l’âpre défense de son territoire sacré contre les compagnies minières canadiennes qui l’empoisonnent à coup de mercure et de cyanure.

Chacun a son parcours. Le lieu n’est pas aux discussions politiques. Ni celle des étudiants, ni celles des mères de famille, mais sous la dérision, la joie, la chaleur des embrassades, chacun connait ses combats. Ce qui se transmet ici c'est le plaisir de créer autour d'un art séculaire et de développer son sens créatif individuel. Les ateliers ne désemplissent pas. On y retrouve la très grande aptitude manuelle, qui n'est jamais secondaire au Mexique. Un facteur d'équilibre entre le corps et l'intellect. Un sens de la transmission que devrait imiter ceux qui pris dans l'homogénisation s'empressent d'enfouir les cultures populaires.


taller2


Le jeune Moisés Sànchez artiste visuel, ambassadeur de la Cumbia de la Laguna vient de Torreon. Arrivé lors de stages à l'Alliance française il a rencontré une française. Créé le Collectif Charro Kulture, s'occupe de fonds pour déplacements à vélo Ruedas del Desierto (parce que toutes les subventions vont aux grandes villes et qu'il faut montrer un civisme).

Il anime avec ses amis les ateliers de coloriage des calaveras. Qui ont un vif succès. Et miss Fox sérigraphe créatrice d'événement auteur d'un hommage à Losada expose ses oeuvres "qui nous rappellent l'égalité devant la mort quelque soit notre état et nationalité. Dans un monde qui prône la jeunesse, une auto-dérision salutaire".


calav


Dans l'après midi survient la dégustation de produits culinaire raffinés, qui connaît un grand succès :

mauricio

Mauricio, le souriant chef poblano de Don Taco (escale incontournable de la mexicanité lyonnaise) et son assistant oeuvrent à la dégustation de produits mexicains raffinés. il a créé pour l'été une tartelette à la jamaicana (fleur d'Hibiscus) très rafraîchissante.


taco


Les journées consulaires répandent comme un lait maternel à chacune des communnautés nationales. Dans le climat agressif qui a été celui des derniers mois en France, cette manifestation bon enfant -informative aussi-est bien davantage qu'une simple vitrine internationale.


publico


Elle révèle des citoyens du monde, présents dans l’hexagone, vivant leur vie sans publicité tapageuse, ni faits divers. Ce cosmopolitisme de bon aloi, ces enfants bilingues, nés de deux pays- qui auront plus de façons d’aborder le monde. Ces échanges avec des français qui ont visité le pays ou y ont vécu. Et à qui il manque. Ces parents d’expatriés qui ont leur propre vision des choses. Tout cela, « ce tour du monde en 2 jours » pour les français, et  surtout ces retrouvailles pour les ressortissants est un bon moment dans la vie lyonnaise. Et une réelle occasion d’échange humain : Une des formes d’excellence de notre vie sur terre.

 

 francisco

Maestro Francisco Benitez de La Cruz  Wirikuta et deux musiciens philippins

Photo d'en-tête Sandra, véritable âme du stand (ici avec la très belle voix de la chanteuse de Mayahuel)

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