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25 décembre 2011 7 25 /12 /décembre /2011 13:41

best2 (23)Corne d’abondance

Aux mains des océans

Soubresaut d’or, de feu,

De fureur et de soufre

Au parfum de goyave

Et de mangue dorée

Garde tes mille grains

A couleur d’éloté

Et de tes cazuelas

À fond d’immensité

Le miracle des noces

Et la légèreté.

Dans l’aubade et la poudre

Et la fleur de papier.

A la chaude lueur

De tes jeux d’expliquer

Tes jeux de mots sans fin

Tes jeux de mains, de pieds

Et la musique au corps

Comme accord chevillé.

 

Du tropique à l’hiver

La palette étirée

Et la fleur du désert

Au goût de moindre ondée.

Terre de tant de teintes

A cuire ou modeler

Terre Mère divine

Encline à s’effondrer

Épiderme fragile

Au rythme de la peau

Qu’un seul tambour ne peut guérir

Mais des milliers.

 

De la tendresse rauque

À l’hirondelle rose

De l’aigle au chapulin

Ou monarque zélé

Les subtiles candeurs

De ta fibre amaté

Mille chemins savoir

Du plus humble vivant

Le baiser de la lune

au soleil épousé.

Ou cette pluie du soir

Lessive la journée.

 

Villes aux couleurs d’enfance

Et de mangue dorée

Au parfum de goyave

Et d’electricité

Aux relents de lagune

Et de vase séchée

Sans cesse à embellir

A croître, à espérer

A aller et venir

Sans cesse à nettoyer

Tant de vies, peu de vide

Et tant d’aménité

Où passe le silence

D’un sommeil endeuillé

Et le poids de ces jours

Après mais éveillés.

 

Inlassable inventive

D’enlaçables pensées

Comme poussée de selve

Aux rêves insensés

Insatiable rêveuse

Si vite rassasiée

Toujours à renchérir

Toujours à travailler

Et toujours à sourire

Et toujours amusée.

 

Ne montre pas tes veines

Aux vampires d’ailleurs

Ne donne pas ton sang

N’arrache pas ton cœur

Pour leur piètres valeurs.

Qui se soucie de toi

Que toi-même et les tiens?

Les tiens broyés souvent

À fuir ceux qu’ils aiment

Cherchant ailleurs l’écho

De leur monde exilé.

 

Corne d’abondance

Offrant au nord sa force

Éreintée, essorée, pressée

Et repoussée

Et pour si peu!

Chemin de transhumance

Aux rêves de ce sud

Qui sans soutien laissés

Te viennent s’échouer.

 

Ne laisse pas des loups

Se déchirer chez toi

Et saigner tes enfants

dans leur indifférence.

Ne laisse pas des fous

Brûler l’air de tes fils

Et faucher le glaïeul

De tes filles gracieuses

Ne laisse pas des sots

Décider de tes jours

Toi si pleine d’échos

De séculaires sages.

Toi seule sait d’où tu viens

Toi seule sait où aller.

 

Ne laisse pas l’horreur

Écraser ta mémoire

Pour combler la poignée

Que rien ne peut combler.

Nettoie le regard doux

De ta chère descendance

Et transmets lui cela

Qui fait ton unité.

Le désert sous la neige

Et la selve ondoyante

La ville fourmillante

Et le pan d’éloté.

Ton mosaïque cœur

Ne peut cesser de battre

Là est sa raison d’être

Et là sa destinée.

 

Au murs de ton histoire

Peins cette nouveauté

Au Mexique vivant

L’homme réconcilié

Le courage et l’ardeur

Fleurs de la dignité

A banni les sicaires

Et les armes et l’armée

A refusé la mort

Et ses âmes damnées.

A pansé ses blessures

D’une Justice juste.

A empêché les sots

De lui voler son bien.

 

Et dans la piñata

Les enfants enchantés

Au milieu des douceurs de la Nativité

Ont retrouvé que la Paix

Et la sérénité.

 

 

NDR. photo pliemexicaine

Accents sur le e de termes mexicains qui n'en portent pas, pour la sonorité!

PS: Ce texte se prête au slam et mise en musique 

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