PROCESO
Yetlaneci Alcatraz
23 Février 2012
Une étude de l’Université de Heidelberg place le Mexique pour la deuxième année consécutive, dans la catégorie Guerre.
« Pour la deuxième année consécutive, le niveau de violence, issu de la bataille du président Felipe Calderon contre le narcotrafic, place le Mexique dans la
catégorie
Guerre ».
Selon le Baromètre des conflits 2011, élaboré par le réputé Institut de recherche sur les conflits intérieurs de l’université de Heidelberg (Allemagne), le Mexique
est le seul pays du continent américain à maintenir un niveau 5, le plus élevé de l’échelle.
Equivalant aux conflits vécus l’an dernier au Nigeria, Somalie, Soudan, Pakistan, Afghanistan, Egypte, Irak, Lybie,Yemen.
De fait, non seulement le Mexique, mais le monde entier a affronté l’an dernier un degré de violence sans précédent depuis l’année 1945. En 2010, le nombre de
guerre était de 10. Il est passé à 20 en 2011.
Avec un total de 20, le nombre de guerres atteint le niveau le plus haut jamais enregistré depuis 1945 début de la période d’observation, signale le
document.
Ainsi, sur 388 conflits étudiés par les chercheurs allemands en 2011 -18 de plus que l’année précédente- 20 dans la catégorie guerre et 18 limite de
guerre, cela totalise le désolant chiffre de 38 conflits mondiaux « hautement violents » certains situés dans le contexte de ce que l’on a appelé « le printemps
arabe ».
Le Baromètre des conflits de l’Université de Heidelberg est publié chaque année depuis 1992 et a acquis une renommée mondiale dans le domaine académique.
Rien qu’au Mexique le Baromètre a enregistré 6 conflits dont 2 dans la catégorie conflits violents de haute intensité. Le premier la guerre entreprise par le
gouvernement de Felipe Calderon, contre les cartels de drogue -se maintient comme en 2010- au niveau 5. Tandis que le second, violence générée par les cartels entre eux et avec les groupes
paramilitaires, atteint le niveau 4 (conflit limite de guerre).
« Le Mexique affronte deux conflits distincts : d’un côté la guerre initiée par le gouvernement contre les cartels de drogue, de l’autre la guerre entre les
cartels et groupes militaires. Les deux conflits se sont exacerbés avec l’usage d’armes automatiques acquises aux Etats-Unis. Cette situation a affecté les Etats-Unis à tel point que le
Département d’Etat de ce pays a déclaré les cartels de drogue mexicains comme la pire menace contre la sécurité nationale. » explique le document de 116 pages ».
Dans la récapitulation des faits, les chercheurs remarquent d’un côté une augmentation substantielle du personnel militaire et de la police fédérale déployés sur 15
des 32 états mexicains, de l’autre la division des cartels proprement dits et l’apparition de 150 groupes paramilitaires, parmi lesquels se distinguent les « Matazetas » *. La violence
générée par tous ces acteurs a pour résultat en 2011 - au moins- 12 000 morts supplémentaires.
Les 4 autres conflits , selon l’étude 2011, sont ceux qu’entretiennent le gouvernement mexicain contre l’Assemblée des Peuples de Oaxaca (APPO), contre l’armée
Zapatiste (EZLN), contre l’armée populaire révolutionnaire (EPR) et contre l’opposition.
Dans le cas de l’APPO l’étude dit que le niveau de violence se maintient au niveau 3 (crise violente de moyenne intensité) suite à l’accession au pouvoir de Gabino
Cué qui compte parmi les soutiens à l’organisation.
Quant au conflit du gouvernement contre l’EZLN bien que le niveau se soit réduit à 2 (crise non violente de basse intensité) les chercheurs allemands notent les
accusations des zapatistes contre le gouvernement fédéral et estatal d’appuyer et payer des forces paramilitaires pour des actes criminels contre des groupes indigènes.
Enfin à propos des conflits latents entre le gouvernement et l’EPR et contre l’opposition, le document se contente de les signaler sans les décrire ni
analyser.
* Les Zeta étant un des plus importants cartel mexicain, un groupe paramilitaire s’est constitué spécialisé dans la chasse aux Zeta, et se fait appeler
« Tue-zetas » Ndt.
Traduction www.Pluiemexicaine.over-blog.com