A San Angel quartier ultra chic de Mexico, la petite dame gare les voitures. De l'aube à la nuit elle occupe sa place depuis 5 ans.
Elle surveille les véhicules, les nettoie et empoche le pourboire en guise de salaire.
Si elle quitte son travail à l'heure du repas, elle le perdra. Alors à deux heures, arrivent ses deux fillettes. Dans leur uniforme d'école publique, impeccable : la jupe écossaise gris et marine, le chemisier blanc et le chandail marine bordé de blanc, chaussettes blanches et souliers vernis. Elles déposent leurs cartables sur le muret autour de l'arbre. La maman grimpe sur le muret et attrape le repas dans les sacs suspendus aux branches. Toutes les trois mangent ensemble. En France on les regarderait comme de pauvres gens. Ici c'est courant. J'admire cette mère, comme j'admire la secrétaire d'un célébrissime bazar encensé par les guides français, si peu payée par le patron millionnaire qu'elle doit prendre deux autres jobs et faire des heures de trajet, pour élever seule sa fille.
Le Mexique c'est aussi le courage quotidien, élevé en vertu par des millions de personnes.
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