Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 avril 2019 3 03 /04 /avril /2019 08:19

Reflets du cinéma ibérique et latino américain : Excellent choix de films mexicains

Loin des lieux communs, l'équipe des Reflets du Zola à Villeurbanne, a sélectionné 5 films mexicains et une série de documentaires donnant un éventail varié du Mexique et du renouveau de son cinéma.
Bourgeoisie des années Portillo oú la crise affecte particulièrement les femmes au foyer, Las Niñas bien dans leur activité majeure : Essayer leurs tenues de cocktail au Palacio de Hiero. Tiré de chroniques et textes de Guadalupe Loaeza, le brillant regard satirique rappelle celui d'Enrique Serna.

Au pied du mur
A l'opposé de ce milieu social sédentaire, (récemment issu d'Espagne mais installé à Polanco ou Las Lomas), la question prégnante des migrants est traitée aussi par une réalisatrice dans un hôtel de Mexicali. Au pied du mur. Hôtel de passage, de transit plus ou moins long et récurrent. La plupart des hommes qui y sont filmés fuient la misère ou des situations familiales compliquées. Certains ont été rejetés des USA sous Obama. Entre les bons offices des protecteurs religieux, leurs employés et la corruption gouvernementale, avec un zeste de mythomanie de certains résidents, on se demande qui profite le mieux de ce passage et de ses couloir interdits.
Dans ce contexte un peu ambigu, visages et attitudes sont captés avec un humanisme et un respect salutaire. Les opposants malveillants à la migration devraient voir ce beau film.

Còmprame un revolver
Des enfants livrés à eux-mêmes mais comme Huckelbury Finn à cette particularité près que ce héros est une fillette seule avec un père cocaïnomane et une bande de garçons mutilés physiquement ou mentalement échappés aux narcos. L'héroïne porte le masque de Huck. Le film respire l'amour et l'instinct protecteur des sociétés les plus évoluées dans les contextes les plus répressifs. Le tout dans les paysages lagunaires de bord d'océan.
Quant à la perle pour moi- ovationnée à la Berlinade- (assez incomprise des spectateurs français du Zola ( si j'en juge par les commentaires!) c'est un de ces road-movies incertains et d'une lenteur incroyable avec une montagne à casquette recherchant la petite frappe qui lui a trucidé ses chiens. Los débiles, film sans fin et sans solution comme ses personnages adultes ou préados isolés, sur une frange océanique moitié désertifiée de l'état de Sinaloa.

Deux documentaires de Carlos Perez Rojas très concis Le graveur de Belleville ou plus long comme Mëjk dans un village de Oaxaca où le cousin du réalisateur, un instituteur mixe, pétille d'intelligence et de goût de la vie. Ces deux Mexicains l' expatrié et le totalement enraciné dans son peuple originel ont en commun l'amour du bel art. Celui de la gravure, l'eau forte ou celui de la lessive, de la danse, du voyage en autobus et bien sûr de l'enseignement. La proximité du cinéaste dans le micro ou la caméra entrevus y confère une égalité sensible : pas de différence entre le sujet filmé et le filmeur. Qualité rare dans le monde du documentaire!
Paal en territoire maya conte d'un écolier rêveur à l'aise dans la jungle comme au champ de maïs familial ou à l'école.
Enfin une très belle métaphore de la mort d'un violoniste dans un rituel oaxaqueño. Avec ces ciels aux lumières picturales qu'affectionne Nicolas Sanchez Rojas
Istmeño, le vent de la révolte.
Autre ambiance, de luttes sociales,sur le rivage pacifique cette fois, à Oaxaca dans l' isthme de Tehuantepec. Les habitants pêcheurs ou agriculteurs s'y opposent aux 680 éoliennes et projets éoliens d'une société espagnole qui perturbe leurs us et leur liberté. Tourné depuis quelques années ce film est un exemple des luttes pour la protection du milieu ambiant qui a fait tant de martyrs au Mexique mais ne plie pas.
Merci à l'équipe des Reflets pour cet excellent cru 2019. Pour le bonheur des amoureux du Mexique et une vision un peu plus diversifiée que celle des médias communs français.


Partager cet article
Repost0

commentaires

I
That's why breaking a mirror has been known to cause bad luck.
Répondre