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2 janvier 2012 1 02 /01 /janvier /2012 16:14

 

 

Valle de Juarez. Le développement des voies de Communications et des routes présenté comme un bienfait par les pouvoirs publics fait aussi le désespoir des populations basées sur leur trajectoire.

En effet la création d’un nouveau pont international à 6 voies, de Tornillo à Guadalupe de Bravos, va entraîner là un nœud autoroutier majeur.

Un raccordement du tronçon El Porvenir-Juarez doit s’y développer. Perpandiculaire à celui-ci une autoroute rejoindra Samalayuca. Le carrefour sera à Guadalupe.

Situé pratiquement à la même latitude que El Mimbre 31°34, hameau de Guadalupe, Samalayuca est site touristique (à cause d’une dune) sur sa commune.

Le carrefour de Guadalupe, deviendra donc une nouvelle ville, « nouveau Juarez » disent certains. Avec constructions d’habitations nouvelles, secteurs réservés aux entreprises commerciales et industrielles. Tout nouveau, tout beau!

« Cela va améliorer le développement des deux côtés de la frontière. » Dit le gouverneur de l’état. Etat qui a donné 33 hectares de terrains à cette fin et participera à hauteur de 120 Millions de dollars à la réalisation du pont. Autant que les Etats-Unis.

Mais cette bouffée de voies de communication va attirer les promoteurs habituels (certai ns peut-être reglo) et des rapacités de tous ordres.

Aussi les populations agricoles pauvres et très analphabètes (disent les rapports communaux) de cette Valle de Juarez collée à la frontière, avec leurs champs de cotons et d’osier, sont donc devenues gênantes.

Régulièrement depuis les premières pelletées du pont international le 20 juillet 2011, gouverneur Duarte en tête, les villages sont soumis à des interventions musclées et meurtrières, dans le but de les faire fuir.

Cela coûte évidemment moins cher que des indemnisations et l’achat des terrains habités. Moins ils seront engageants plus basse sera leur acquisition et plus juteuse leur revente quand le pont sera terminé. En Juillet 2013. Date prévue.

En attendant 40% de la population de cette vallée aurait déjà fui. Pour où? Des quartiers pauvres de Juarez? Sans terres à travailler, leur savoir faire principal.

 

Le Narco a bon dos.

On lui attribue tout et n’importe quoi. Et il est certainement présent en costume parmi les élites de l’état. Mais la décision de transformation du territoire au détriment des populations est une stratégie commune. Dès que quelque un s’avère contraire à un projet occupationnel on fait tout pour l’en chasser. Les animaux aussi font peur pour faire fuir. Cette pratique qui casse le tissu social et développe des pauvretés psychiques bien pires que le minimum économique en milieu rural, peut être le fait de n‘importe qui.

Entreprises sous traitantes d’autoroutes (et toutes les infrastructures qui vont avec : électricité, eau, gaz, pétrole), groupes de commerce, de construction, de transports, de matériaux. Quelques armes sophistiquées des panoplies militaires et l’affaire est faite. Les sicaires et les hommes de main se ressemblent tous.

Si les pouvoirs municipaux locaux ne réagissent pas plus, c’est sans doute moins par manque de courage que par intérêt à aller « dans le sens du progrès ». Peut-être espèrent-ils gagner à cette promotion de leur territoires presque vides en villes champignon. Oubliant que les nouveaux venus apportent avec eux leurs propres lieder. Et qu’ils risquent bien de tomber en désuétude. Et si l’armée installée depuis peu à Guadalupe, non pour protéger humblement la dite population mais sans doute le bon déroulement des travaux en cours, arrive toujours après les agresseurs, ce n’est pas sans ordres précis de l’état. Les investigations policières évidemment tournent court, et les bulldozers continuent leurs routes.

 

En attendant la peur accable les hameaux entre Guadalupe et Porvenir.

De simples humains devant les dérives d’un progrès auquel ils n’auront aucune part.

Un monde fait pour le tourisme et l’entreprenariat dont on bannit tout ce qui n’est pas rentable. Un monde au profit de quelques uns et au grand désespoir de la majorité.

Un monde dont l’injustice effrénée commence à manifester des revers : écologiques, économiques, sanitaires. Une configuration qui pourrait bien s’inverser sous la pression de quelques ensemenseurs.

 

 

 

 

 

 

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